Le premier maillot blanc est revenu à à Mathieu Fernandes (CR4C Roanne). Coupe soignée, lunettes. Le jeune homme a tout du premier de la classe en venant chercher son bouquet. Mais les apparences sont trompeuses. Mathieu Fernandes est un tueur.

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Tout gamin déjà, sous le maillot de Creusot Cyclisme, son appétit de victoires suscitait les convoitises. Les jalousies aussi. Pour calmer le jeu et amorcer son avenir professionnel, Mathieu Fernandes est donc parti ailleurs.

« On va voir, » disaient les sceptiques. La réponse cinglait quelques mois plus tard, quand il signait son retour en pointant sur le podium final du Circuit 2011, maillot rouge de lauréat des rushs sur les épaules. La suite, entre travail et travail, serait de la même veine.

« J’ai énormément bossé cet hiver, avec beaucoup de musculation. » Où comment passer de coureur rapide à authentique sprinter. « J’ai gagné en puissance. Sur les fins de course, sur des distances comme aujourd’hui, ça peut faire la différence. » Déjà, sur Dijon-Auxonne-Dijon, il ne lui avait manqué que quelques centimètres pour pouvoir lever les bras. Hier, pour une première à Pierre-de-Bresse qui serait aussi sa première victoire de la saison, Mathieu Fernandes n’a laissé aucune chance à ses rivaux.

Une victoire d’équipe

« J’ai bien préparé ce Circuit. » Mais la course se moque parfois des sensations. Sur les pourcentages du Col des Chèvres pourtant, plus de doute. « J’ai basculé avec les premiers, preuve que j’étais bien. » Un constat partagé par toute l’équipe du CR4C. « Les gars ont vraiment fait un super boulot pour rentrer, » quand le trio Carlier (Martigues), Olejnik (Pavilly), Dulin (Pro Immo) avait fait le plus dur avant le final. « Ils ont continué à rouler après la jonction. C’était l’idéal. » D’autant que les gars de Bourg s’organisaient pareillement pour négocier une fin de course particulièrement piégeuse, interdisant toute erreur de trajectoire. Ou mauvais choix.

« Je savais qu’il fallait virer dans les trois premiers sur le dernier virage. » Mathieu sort en troisième position et embraye. Pour un succès excluant toute contestation. Et tant pis si, d’une poignée de main l’autre, il faut ensuite longtemps avant d’aller chercher récompenses et applaudissements. « Je suis très content. Très fier aussi de cette victoire. C’est bien pour l’équipe parce que l’on tournait autour depuis un moment. » Un collectif qui va devoir travailler pour éviter que ne s’effiloche cette tunique blanche. « J’y ai pensé à quatre kilomètres de l’arrivée, on était sur le point de faire la jonction avec les échappés et je me suis dit, si tu gagnes, tu repars avec le maillot de leader. » Pour le petit coureur Creusotin qui gagnait tout, « c’est un rêve. »

Aujourd’hui devenu réalité. Qui ne veut pas vieillir.